Source : Gris Montréal - Fédération des comités de parents
Très souvent, le monde de l’adolescence est un chantier en constante évolution où l’identité se construit au fil du temps, des relations et des modèles rencontrés. Dans notre société où l’hétérosexualité est considérée comme la norme, il peut ainsi être difficile de grandir avec assurance lorsqu’on s’identifie comme une personne lesbienne, gaie ou bisexuelle (LGB). Dans les médias, les personnes homosexuelles ou bisexuelles sont bien souvent invisibilisées et lorsque filmées ou citées, elles répondent généralement à des stéréotypes négatifs. En révélant leur orientation sexuelle, les jeunes LGB peuvent ainsi craindre d’être associés à ces images et d’être rejetés.
Cette peur peut particulièrement se manifester à la maison avec les conséquences néfastes que l’on devine : dépense d’énergie à cacher la vérité, anxiété, dépression et même tentative de suicide.
Diverses études montrent que l’acceptation des parents face à l’orientation sexuelle de leurs enfants permet de protéger ces derniers des risques mention-nés plus haut.
Le rôle des parents est donc primordial !
Instaurer un climat de confiance propice au dialogue peut véritablement aider nos enfants à se débarrasser d’un poids.
Introspection
Pour cela, il faut en premier lieu se questionner sur nos propres perceptions de l’homosexualité et la bisexualité et sur nos attentes vis-à -vis de nos enfants. Ai-je hâte que mon fils me présente sa première blonde ? Comment réagirais-je si mon enfant me dévoilait son homosexualité ou sa bisexualité ? Ai-je peur du regard des autres ?
Climat de confiance
Cette introspection faite, il est important d’instaurer un climat de confiance. Réagir aux blagues homophobes, démontrer son ouverture par rapport à la diversité sexuelle, adopter un langage inclusif (dire à sa fille « As-tu rencontré quelqu’un ? » plutôt que « As-tu un chum ? » par exemple), sont quelques-unes des actions favorisant une atmosphère sécurisante à la maison. Pour mieux comprendre ces réalités et être en mesure de mieux en parler, nous ne devons pas non plus hésiter à nous documenter ou à faire appel à des organismes spécialisés.
Écoute
Il n’est jamais aisé de faire un coming out. Si notre enfant nous partage ses interrogations ou se décide à faire le sien, il est donc primordial de rester à l’écoute tout en respectant son propre rythme. Il faut lui faire confiance et ne pas anticiper pour lui ce qu’il ou elle peut ressentir.
C’est à notre enfant, et à lui seul, de mener ses propres réflexions et de répondre à ses propres questions. Évitons également ce type de formules : « Ce n’est pas possible » ou « C’est juste une phase que tu vis, ça va te passer ».
Une occasion de leur rappeler notre amour inconditionnel !
Le processus de coming out n’est pas facile et c’est un excellent moment, pour les parents, de rappeler à vos enfants votre amour inconditionnel !
Comme l’ont fait les parents d’Anthony, bénévole au GRIS-Montréal : « Lorsque j’avais 16 ans, ma mère a découvert, en faisant le ménage de ma chambre, des photos d’hommes gais sur mon ordinateur laissé ouvert. Au lieu de me confronter à ce sujet, elle et mon père ont décidé de m’acheter le livre L’homosexualité à l’adolescence et de le laisser traîner un peu partout dans la maison. Ils voulaient que je tombe dessus. C’était leur façon à eux de me montrer qu’ils étaient prêts à en parler. Deux mois plus tard, j’ai fait mon coming out à ma mère. Je dois beaucoup à mes parents, ils sont ouverts et d’excellents communicateurs. »
Quelle que soit l’orientation sexuelle de votre enfant, une telle attitude vous rapprochera d’eux, fera de vous des modèles positifs et contribuera à la construction d’une société plus inclusive !